L'art de choisir son papier ! ✨

Saviez-vous que le choix du papier peut totalement changer le rendu d’un livre ? Offset ou couché ? Deux papiers, deux ambiances. Faisons le point pour éviter les mauvaises surprises à l’impression !

Dos Carré Collé
4 min ⋅ 04/04/2025

Bonjour à tous.tes,

J’espère que les arbres en fleurs et le soleil de ces derniers jours vous mettent autant en joie que moi ! De mon côté, la fatigue est au rendez-vous—Morphée m’a lâchement abandonnée depuis des semaines—ce qui impacte légèrement ma concentration et mon énergie… mais je suis ravie de vous retrouver pour ce troisième numéro de Dos Carré Collé !

Dans l’univers de l’imprimerie, on distingue deux grandes familles de papier : l’offset et le couché.
Si vous avez déjà commandé des impressions en ligne, ces termes ne vous sont sûrement pas inconnus : ce sont des options qui reviennent systématiquement.
Et pourtant, choisir son papier n’est pas anodin, surtout si votre projet comporte des visuels en couleur. Chaque papier a ses spécificités, et le rendu final peut être radicalement différent selon celui que vous choisissez.
Même pour un roman en noir et blanc, certains papiers sont plus agréables à lire que d’autres, plus souples, plus volumineux… Suivez-moi, je vous explique tout ça !

L’offset (mon préféré d’amour pour toutes es possibilités qu’il offre ! ❤️)

Le papier offset, c’est un peu le pain de campagne de l’imprimerie : brut, sans artifice, mais ultra efficace. Il est non traité, avec un toucher légèrement rugueux. Contrairement au papier couché, il est poreux, ce qui signifie qu’il boit l’encre comme moi après une course de 10 km. Résultat : les couleurs et images sont un peu plus ternes, mais la lisibilité est excellente.

Petit aparté (parce que je ne peux pas m’en empêcher) : il existe une technologie récente appelée HUV (High Ultra Violet), qui permet un séchage instantané de l’encre. L’encre n’ayant pas le temps de pénétrer dans le papier, les couleurs restent éclatantes, même sur de l’offset ! Certains imprimeurs en sont équipés, et ça change complètement le rendu des images. Fin de l’aparté.

Vous l’aurez donc compris, dans la grande majorité des cas, le papier offset est utilisé pour la littérature, essais, mangas et romans graphiques. Il ne réfléchit pas la lumière, ce qui le rend ultra-confortable à la lecture (Un jour, j’ai vu un roman pour les 10-12 ans imprimé sur papier couché… Un cauchemar absolu. Illisible. Une hérésie.)

C’est aussi le papier privilégié pour les agendas, carnets et tout support destiné à être écrit : sa texture permet une excellente prise d’encre, contrairement au couché sur lequel l’encre peut baver.

Côté grammage, il y a de tout. Le plus fin qu’on trouve sur le marché, c’est le papier bible, qui démarre à 22 g/m² ! Petite info en plus sur ce papier, c’est un enfer à imprimer : il est tellement fin qu’il se froisse et se déchire facilement dans les machines. Tous les imprimeurs ne sont pas équipés pour imprimer sur ce papier. Et oui, choisir son imprimeur c’est aussi tout un art ;)

Pour les livres de poche classique on est entre 52g et 80g. Tout est question de pagination :) Plus le livre a beaucoup de pages, plus on baisse le grammage pour éviter qu’il ne ressemble à un dictionnaire de 10 cm d’épaisseur…

En grand format, on monte généralement entre 70 et 90 g/m².

Au-delà de 190 g/m², on ne parle plus de papier mais de carte. C’est ce qui est utilisé pour les couvertures de romans (environ 240-260 g/m²), les cartes postales (300-350 g/m²) et autres supports nécessitant plus de rigidité.

Petit secret d’éditeur : comment donner du volume à un livre de 160 pages pour qu’il paraisse aussi épais qu’un 250 pages ? On utilise du papier bouffant ! Il est plus épais et plus volumineux, sans pour autant être plus lourd. Idéal pour donner une impression de livre bien épais… alors qu’en réalité, il y a deux fois moins de pages. Malin, non ?

Les papetiers nous fournisse des échantillons, nuanciers de leurs gammes. Outil indispensable pour pouvoir faire les bons choix.Les papetiers nous fournisse des échantillons, nuanciers de leurs gammes. Outil indispensable pour pouvoir faire les bons choix.

Le papier couché (promis, je fais plus court !)

Le papier couché, c’est le papier de gala, celui qui brille en société. Grâce à une fine couche d’enduction (souvent du kaolin, sorte d’argile très fine utilisée pour lisser et enrober le papier couché), il est donc ultra lisse, ce qui permet aux couleurs de ressortir avec éclat. Il se décline en mat (plus agréable à lire), satiné, ou brillant (beau, mais insupportable pour une lecture prolongée, bonjour les reflets). Résultat : les images et les détails sont d’une netteté impeccable.

Ce papier est le chouchou des livres d’art, photographies, BD et albums jeunesse (même si de plus en plus d’illustrateurs optent pour l’offset selon leur style de dessin). C’est aussi celui des magazines, catalogues, brochures et flyers publicitaires.

Exemple de fiche technique pour un papier que nous avons pour pouvoir éclairer nos choix.Exemple de fiche technique pour un papier que nous avons pour pouvoir éclairer nos choix.

Bref, offset et couché ne se font pas concurrence, ils se complètent. Chacun a son rôle, et bien choisi, il sublime l’objet final.

(Et je ne vous parle même pas des papiers recyclés ou de création… mais peut-être dans un futur numéro 😉).

Après tout ce blabla, place à un peu de poésie visuelle. Aujourd’hui, je vous présente les incroyables sculptures en papier d’Asya Kozina, une artiste ukrainienne dont le travail est à couper le souffle. Ses œuvres, inspirées du style baroque, sont réalisées avec une précision hallucinante.

Son shooting "Le mystérieux Hollandais volant" est particulièrement fascinant : des silhouettes délicatement sculptées, des perruques dignes de Versailles, et un sens du détail impressionnant. Gros coup de cœur !

Je vous laisse admirer ses créations ici 👉 Asya Kozina sur Instagram. Toutes les photos sont sa propriété.

Et en bonus, cette robe... parce que WOW.

Petit gramme, c’est un univers poétique de papeterie créative, où les illustrations de Marlène Janin donnent vie à des cartes, carnets et objets de papier. Entre dessins minutieux et teintes aquarellées, chaque création raconte une histoire mêlant nature, animaux et rêverie.

Je les suis depuis plusieurs années et possède moi-même certains de leurs superbes carnets :)

Je vous remercie de m’avoir lue une fois de plus jusqu’ici, je vous souhaite un très bon week-end ! Prenez soin de vous,

Livrement vôtre,

Isalyne

Dos Carré Collé

Dos Carré Collé

Par Sayne Venel

À propos de l’autrice de Dos Carré Collé …

Fabricante depuis 10 ans dans l’édition dans des secteurs très variés, littérature, scolaire, BD, manga, je vous partage mon expérience (mes succès et gros fail !) en espérant vous embarquer avec moi dans ce très bel univers !

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